Interview de Jean-Pierre Faieff
décembre 2022
Quelles sont les tendances de l’événementiel ? Quelle place y prend le digital ? Jean-Pierre F., business developper chez Keops partage ses réflexions sur le sujet.
✒️Comment t’expliques ton métier ?
En deux mots, j’explique que nous créons des événements partout dans le monde. Je ne parle que d’évènement parce que c’est ce qui parle le plus. Et la dimension internationale attise la curiosité. Alors oui, tout ce qu’on fait n’est pas que de l’événement. Mais pour une marque, créer un espace physique à son image, c’est toujours un événement.
✒️Quelle est la différence entre un « stand » et un « espace » ?
Parler de « stand » c’est très réducteur parce ça contraint la façon de penser à un événement, pour une marque. Un événement doit rapporter des contacts qualifiés, il doit être rentable. Ce que l’on propose en amont d’un événement c’est un travail de stratégie de communication : quelle est votre cible, comment s’adresser à elle, qui va venir vous visiter…. Et chaque cible ayant sa propre sensibilité, à nous de trouver la meilleure façon de capter son attention.
Le « stand » n’est qu’un moyen parmi beaucoup d’autres de recevoir, de présenter sa marque, son savoir-faire et de trouver de nouveaux clients.
✒️Qu’est ce qui se passe lors d’un salon, qui ne se passe pas lors d’un webinar ?
Le contact est moins facile en webinar, c’est difficile d’avoir du feeling avec nos interlocuteurs et vice versa. La « séduction » derrière un écran est complexe. Pour ma part j’ai besoin de voir les personnes, de sentir leurs réactions, leurs comportements. Derrière un écran je peux même me tromper…
✒️Alors, Vive les événements « en présentiel » ?
Oui, mais j’irai même plus loin, je pense vraiment qu’il va falloir ajouter de plus en plus d’humain. Car la tendance actuelle, c’est de diminuer les écrans, les tablettes… J’ai eu l’occasion de visiter de nombreux salons ces dernières années et le digital y est assez peu présent. Avant d’être une affaire de technique, je pense que le contenu proposé n’est pas assez ambitieux. Les nouvelles technos doivent trouver leur place entre le présentiel et le distanciel… Et pourquoi pas les deux. Mais quoi qu’il en soit, il ne faut pas faire du digital pour faire du digital.
✒️Quelles traces a laissé le Covid sur les événements ?
Il me semble qu’on a réalisé que les choses pouvaient mal tourner économiquement. On nous demande moins de projets extravagants ou ostentatoires. La recherche de l’essentiel et du qualitatif est devenue une règle absolue.
✒️Quel est le meilleur conseil qu’on t’a donné ?
D’être patient. Ce qui a changé avec le temps, c’est le fait que les prospects ne répondent tout simplement plus car ils sont trop sollicités. Ce mutisme n’est pas toujours évident à gérer. Finalement, ce qui fonctionne – tu vas dire que je suis corpo – c’est d’aller à la rencontre de nos interlocuteurs sur les salons, c’est beaucoup plus efficace qu’un message sur un répondeur ou qu’un mail.